#27 - L'Étranger

illustration howard phillips lovecaft stylo aquarelle
Tindalos #27 - Lovecraft : L'Étranger (1921)

     Deux musiques d'ambiance, pour commencer. Elles consistent en un balancement entre deux harmonies mineures, puis font entendre la rythmique de base de la Marche Funèbre de Frédéric Chopin (1810-1849). Nous sommes pour l'instant dans l'évocation lointaine, la réminiscence... à l'image de ce pauvre narrateur qui ne devine même pas qui il est... ou ce qu'il est...

     La suite est une véritable parodie de la Marche Funèbre de Chopin. L'œuvre originale est tripartite : thème initial au rythme de marche, dans une écriture très verticale (en accords) ; partie centrale avec main gauche en arpèges et mélodie très chantante dans l'aigu ; retour de la première partie. Il n'échappera à personne que cette structure - dite de forme Lied (ABA) - est une forme en miroir... le clin d'œil dans le clin d'œil, en quelque sorte...

     Je respecte donc cette structure, en reprenant le balancement harmonique initial  (mais le transposant en ré mineur), afin de remplacer le thème initial de Chopin par le "thème Howard Phillips Lovecraft". Comme dans le morceau d'origine, je ménage une grand crescendo qui nous conduit à la partie centrale. Dans cette seconde partie, je reprends l'idée des arpèges à la main gauche - mais adopte l'accord augmenté (la signature des initiales HPL). Tournent alors deux mélodies dans l'aigu : mon propre prénom, suivi de mon nom, ainsi qu'une mélodie (ici jouée aux cordes), bien connue des musiciens romantiques : le Dies Irae, extrait de la messe des morts grégorienne.

partition dies irae notes portées musique

     Ce thème a été maintes fois utilisé par les musiciens romantiques, de la Danse Macabre de Franz Liszt à celle de Camille Saint-Saëns, de la Symphonie Fantastique de Hector Berlioz en passant par des auteurs comme Mahler, Rachmaninov, ou Ravel. La liste est longue !... Je trouvais donc amusant de placer le thème ici, dans l'aigu dans un premier temps, puis ralenti dans le grave.

     Comme chez Chopin, la marche reprend son rythme pesant et inéluctable.



Commentaires: 0